Dans le paysage entrepreneuriale du Gabon, une figure émerge, alliant détermination, foi et engagement social en la personne de Madame Sarah Betougou, une femme au parcours remarquable, façonné par les défis et les épreuves qu'elle a surmontés avec résilience.

Originaire d'un humble milieu, Sarah Betougou débuté sa carrière en tant qu'esthéticienne après avoir suivi des études dans ce domaine. Animée par une passion pour la beauté et le bien-être, elle a rapidement acquis une réputation dans son domaine. Parallèlement à ses activités d'esthéticienne, elle a ouvert son propre magasin de vêtements, déployant ainsi ses talents entrepreneuriaux dans un domaine diversifié.

Cependant, le destin lui a réservé des épreuves cruelles, lorsque son emploi et son magasin de vêtements ont été anéantis en peu de temps. Face à cette adversité, elle a puisé sa force dans sa foi et sa connexion spirituelle. Cette période sombre a été le catalyseur d'une révélation profonde, l'incitant à se consacrer pleinement à la prière et à son cheminement chrétien.

Guidée par sa foi, Sarah Betougou a embrassé un nouveau rôle en tant que prédicatrice, partageant ses enseignements dans des séminaires et des conférences. Forte de sa conviction que l'action sociale est une expression de sa foi, elle a fondé en 2019 la "Fondation Porteuse de Vie", dédiée à soutenir les familles les plus démunies, ainsi que la fondation "La Femme selon le Cœur de Dieu", axée sur le soutien et l'accompagnement des femmes vulnérables de la société.

À l'âge de 26 ans, elle a fait un engagement sérieux envers sa pratique religieuse en se lançant dans le pastorat, offrant ainsi guidance spirituelle et soutien pastoral à sa communauté. En parallèle, elle a fondé sa propre entreprise, "La Touche du Bonheur", une société offrant une gamme diversifiée de services événementiels, de conseils, de coordination et de renforcement des capacités entrepreneuriales.

Son engagement envers le développement personnel et professionnel se manifeste à travers l'organisation régulière d'ateliers et de conférences, offrant une plateforme d'échange pour les jeunes entrepreneurs, hommes et femmes, désireux de partager leurs expériences et de s'enrichir mutuellement.

Chaque année, Sarah Betougou orchestre des événements marquants, tel que le brunch women, où le thème choisi reflète son engagement en faveur de l'émancipation des femmes dans le monde entrepreneurial au Gabon. Le 23 Mars 2024, par exemple, l'événement mettra en lumière la question cruciale : "En tant que femme, comment se démarquer dans l'entrepreneuriat au Gabon".

Aujourd'hui, elle s'apprête à partager son parcours inspirant à travers un livre autobiographique, offrant ainsi un témoignage poignant de sa vie, de ses luttes et de ses triomphes. Son histoire est celle d'une entrepreneure visionnaire, d'une leader spirituelle et d'une humaniste engagée, dont le dévouement envers les autres continue d'inspirer et de transformer des vies.

Zoom Hebdo : Bonjour, tout d'abord, merci de bien vouloir nous accorder cette interview pour le journal Zoom Hebdo. Pourriez-vous partager votre histoire avec ceux qui ne vous connaissent pas encore ? Comment avez-vous débuté votre carrière, et quels ont été les moments clés de votre parcours jusqu'à aujourd'hui ?

Sarah Betougou : Tout est parti d'une idée, d'une vision que je m'étais faite de ma vie. Ensuite, il me fallait choisir un chemin, et ce chemin était celui de l'entrepreneuriat. Il me fallait fixer des objectifs pour me donner une direction à suivre. Et j'ai trouvé mon repère. Et dans tout ce que nous voulons faire, il faut savoir s'engager et respecter cet engagement. Ensuite, suivre la voie dans laquelle on s'est engagé. Il faut savoir que rien n'est facile au départ, mais il faut juste avoir la foi, et c'est grâce à cette foi que j'ai pu surmonter toutes les épreuves et tous les obstacles jusqu'à ce jour.

ZH : Comment avez-vous réussi à surmonter la perte de votre magasin de vêtements et votre métier d'esthéticienne ?
 

SB : Je vous assure qu'il ne m'a pas été facile de vivre cette épreuve troublante, surtout après avoir consenti autant d'efforts pour en arriver là. Voir sombrer tout ce dur labeur pour lequel je m'étais investi, j'avais l'impression que le ciel me tombait sur la tête et que tout était terminé. Mais en tant que chrétienne, il me fallait tout remettre entre les mains de Dieu et qu'en dépit de ce coup dur, il y a une possibilité de repartir sur de nouvelles bases pour reconstruire. J’avais compris que ce n'était pas une fatalité, car Dieu me l'avait fait savoir, et sur cette base, j'ai compris que ce qui ne tue pas rend plus fort. Et j’ai tout remis entre ses mains, et il a su me consoler en me donnant la possibilité de me relancer

ZH : Quel a été le rôle de votre foi et de votre révélation spirituelle dans votre parcours entrepreneurial et votre engagement philanthropique ?

SB : Il faut dire que tout au long de ce parcours, qui a été parsemé d’embûches et d’obstacles, ma foi a joué un rôle capital pour ma relance. Il fallait croire en moi, en ce que je fais, et surtout en celui qui, pour moi, caractérisait une véritable source d’inspiration, car c’est lui qui en était l’impulseur. Il me fallait absolument une grande foi pour faire face à tous ces obstacles, car les obstacles, il y en aura toujours, mais le plus important c’est de pouvoir y faire face et de comprendre que cela ne sera jamais une fatalité.

ZH : Pourquoi avez-vous choisi de créer des fondations telles que "Porteuse de vie" et "La femme selon le cœur de Dieu", et quel impact espérez-vous avoir à travers ces initiatives ?

SB : Vous savez, en tant qu'enfant de Dieu, rien de ce que nous faisons ne vient de nous, si ce n'est par son inspiration et par sa révélation, et vous l'avez vous-même dit en parlant de foi et de révélation. Au départ, la femme est une porteuse de vie, et en tant que telle, nous estimons que cette vie que nous avons reçue, nous devons la partager autour de nous, et cela se traduit par une assistance accordée à nos semblables défavorisés et démunis, qui ont eux aussi besoin d'assistance. La femme selon le cœur de Dieu, pourquoi ? Ma vie ne m'appartenant pas, il me fallait la mettre au service des autres. Après avoir été victime, comme je l'ai signifié plus haut, il me fallait pour la suite des événements, confier ma vie entièrement au Seigneur. Et j'ai compris qu'au-delà de ce que j'ai vécu, il pouvait y avoir d'autres personnes, peut-être même encore plus victimes que moi. Et c'est la raison pour laquelle j'ai estimé qu'il fallait mettre en place ces fondations afin d'être au service des autres, afin de donner ce que j'ai reçu. L'objectif pour moi c’est de transmettre et de partager ce que j'ai reçu comme trésor, car il n'y a pas de véritable bonheur que d’être au service des autres.

ZH : Pouvez-vous nous parler de votre transition vers le pastorat et comment cela a influencé votre approche en tant qu'entrepreneure et leader communautaire ?

 Tout part d'abord du principe qu'en tant qu'enfant de Dieu, nous devons nous laisser guider par sa parole. Et en se faisant, Dieu nous inspire de nouvelles fonctions à travers lesquelles il voudrait que nous puissions le servir. Donc, tout ce que nous faisons est pour la gloire de Dieu. Raison pour laquelle il nous octroie de nouvelles responsabilités, et tout cela concourt à l'avancement de son œuvre.

ZH : En quoi consiste votre société "La touche du bonheur" et comment contribue-t-elle au développement entrepreneurial et social au Gabon ?

SB :  Il faut dire que la Touche du Bonheur est à l'origine une inspiration divine qui a pour mission d'œuvrer dans le renforcement des capacités des entrepreneurs dans la réinsertion sociale, en donnant la possibilité à de nombreux citoyens en proie au chômage de pouvoir s'offrir un emploi. C'est une structure qui a pour but de redonner espoir à ceux qui l'ont perdu, comme autrefois je l'avais perdu. Mais grâce à l'intervention divine, j'ai pu retrouver ce bonheur que j'ai bien voulu partager avec mes concitoyens, avec tous les nécessiteux sans distinction de nationalités, à travers la création d'une entreprise dénommée la Touche du Bonheur.

ZH : Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontée en tant qu'entrepreneure et comment les abordez-vous ?

SB :  Les défis majeurs que nous avons à partager consistent à la transmission des valeurs, à susNciter chez chaque citoyen l'esprit entrepreneurial, leur donner la vision, contribuer au développement économique par l'entremise de la création des activités génératrices de revenus. Et tout cela nécessite une préparation, une concentration, une ouverture d'esprit et même une lisibilité claire.

ZH : Pourriez-vous nous en dire plus sur vos ateliers et conférences pour les jeunes entrepreneurs, et comment ceux-ci soutiennent-ils leur croissance et leur développement professionnel ?

SB : Il faut dire que tout est parti d'un constat au sein de la nation : la crise financière qui venait de frapper à nos portes, et qui devait davantage sévir la nation tout entière, et pour cible particulière, les jeunes. C'est à l'issue de cela que m'est venue l'idée d'organiser ces ateliers et conférences en l'honneur des jeunes entrepreneurs, afin de leur donner davantage le rudiment, de mécanismes, enfin de leur permettre de mieux s’outiller. Ce n’est que sur la base de l'enseignement reçu lors des différentes ateliers que ceux-ci soutiennent leurs différentes activités.

ZH : Quel est le message que vous souhaitez transmettre à travers le thème de cette année pour votre brunch women, et pourquoi est-il important pour les femmes entrepreneures au Gabon ?

SB : Transmission des valeurs, formation, invitation de la gente féminine à une prise en compte du rôle majeur qui est le sien, notamment son implication dans la construction d'un Gabon nouveau en tenant compte de la notion de la transition dans notre pays qui s'impose à tous, et la femme étant un maillon fort pour le développement de la nation, son implication est capitale, et c'est pourquoi j'estime qu'il est important pour les femmes entrepreneures de s'engager pleinement en faveur du développement du Gabon.

ZH : Parlez-nous de votre projet de livre et de ce que vous espérez partager avec vos lecteurs à travers votre histoire ? 

SB : Ce que je voudrais dans cet ouvrage, c'est de mettre à profit l'expérience qui est la mienne et la partager avec le plus grand nombre, cette vie dont je pensais quasiment terminée, mais avec le concours de Dieu, elle reprenait forme. C'est donc dire que dans cet ouvrage, je voudrais faire un grand témoignage pour dire à ceux qui ont perdu goût à la vie que leur histoire, c'est maintenant qu'elle commence.

ZH : Enfin, pour les jeunes aspirants qui admirent votre parcours, quel conseil ou message souhaitez-vous leur transmettre pour les encourager à poursuivre leurs rêves ?

SB : Pour ces jeunes qui aspirent à intégrer le secteur entrepreneurial, qui admirent tant mon parcours, et lequel parcours a été parsemé d’embûches et d'oracles, je leur demande d’avoir une vision, d’être disciplinés, d’être organisés, concentrés et surtout de croire en soi, et en ce en quoi ils aspirent. Pour terminer, confier cela entre les mains de Dieu comme je l’ai fait. Car celui qui bâtit sans Dieu bâtit en vain.

ZH : Merci Madame Betougou pour votre simplicité et pout nous avoir accordé cette interview. Nous vous souhaitons bonne chance pour la suite.